Pourquoi ceux qui pensent que les mots ne comptent que pour 7% dans la communication se trompent

  • Sauriez-vous donner une définition de la congruence ?

    Rassurez-vous, la question n’est pas évidente.

    Prenons les choses autrement.

    Vous êtes fan de communication et de développement personnel ?

    Alors c’est certain : vous avez déjà lu quelque part que dans la communication, les mots ne comptaient que pour 7%.

    C’est vrai ça non ? Vous l’avez lu quelque part ?

    Et bien cette affirmation est fausse.

    Du moins, elle n’est pas totalement exacte.

    Vous allez découvrir pourquoi dans cet article. Nous évoquerons donc également la définition de la congruence, intimement liée au propos du jour.

    Mots dans la communication

    Pourquoi les mots comptent

    Pourquoi il est inexact que les mots ne comptent que pour 7%

    Cette affirmation très utilisée provient d’une déformation des travaux du professeur Albert Mehrabian, qui a démocratisé ses recherches dans le livre Silent Messages.

    Mehrabian a bien établi les chiffres suivants : 7% du verbal (les mots) + 38% du « vocal » (para-verbal) + 55% du « facial » (non verbal = corps).

    Mais l’erreur provient du fait qu’on a généralisé ses travaux, qui ont été faits à propos de conditions particulières, à toutes les communications de la vie.

    Beaucoup répètent que les mots ne comptent que pour 7 %, sous-entendu en tout temps et en tous lieux, dans toutes les situations et toutes les communications.

    Ce n’est pas ce qu’Albert Mehrabian a montré.

    Car il n’étudiait pas la communication dans des circonstances habituelles et de tous les jours et avec n’importe qui.

    Il étudiait ce qu’il se passe lorsque une personne que vous connaissez vous transmet un message contradictoire entre ce qu’elle exprime et l’attitude qu’elle adopte.

    Mehrabian montre que lorsque vos mots ne correspondent pas à vos actes, à vos sentiments, à vos ressentis, à vos humeurs ou vos croyances, c’est la communication non-verbale qui primera toujours.

    En outre, le professeur émérite précise bien qu’il s’agit ici de pourcentages donnés uniquement dans le cas d’expression de sentiments (like-dislike). Voyez ce qu’il dit lui-même sur son site :

    « Please note that this and other equations regarding relative importance of verbal and nonverbal messages were derived from experiments dealing with communications of feelings and attitudes (i.e., like-dislike).

    Unless a communicator is talking about their feelings or attitudes, these equations are not applicable« 

    Dans les conditions normales, les mots comptent donc pour bien plus que 7%.

    Vous comprenez donc l’importance de ce que je disais sur les deux choses indispensables à respecter pour une bonne synchronisation : bien sûr, vous devez vous entrainer avec des exercices de communication non verbale.

    Mais vous devez former un « tout » cohérent.

    L’apport fondamental des travaux de Meharbian est de mettre en valeur la nécessité de ce qu’on appelle en PNL la congruence.

    C’est quoi la définition de la congruence ?

    Vous êtes congruent quand on peut constater un plein accord entre ce que vous pensez et ressentez d’un côté, et ce que vous dîtes et montrez de l’autre.

    Comme définition de la congruence, on peut donner l’exemple d’une personne dont vous direz qu’elle est « entière », qu’elle est « vraie », et « alignée ».

    C’est une personne qui sait

    • où elle va
    • pourquoi elle y va
    • et qui y va en accord avec ses valeurs et ses croyances

    Cette congruence s’observe grâce aux messages verbaux et non verbaux que la personne vous envoie : ces messages vont dans le même sens.

    C’est quoi la définition de l’incongruence ?

    A l’inverse, vous remarquerez de l’incongruence chez votre interlocuteur si vous percevez des contradictions entre ses messages verbaux d’une part et ceux non verbaux d’autre part.

    Quelqu’un qui vous dit « oui » en faisant non de la tête par exemple, est incongruent.

    En formation PNL, on apprend à repérer les personnes qui ne sont pas congruentes ( vous pouvez Cliquer ici pour accéder au Catalogue, Tarifs et plannings des Formations PNL certifiantes >>>>)

    Pour approfondir cette définition de l’incongruence, sachez que d’autres signes peuvent vous mettre sur la voix :

    • une position du corps asymétrique (côté droit/côté gauche)
    • le ton ou le rythme de la voix (hésitations par exemple)
    • des changements dans le volume de la voix
    • des gestes contradictoires
    • le langage lui-même : « oui, oui, mais en fait non »

    D’ailleurs, auriez-vous d’autres exemples de signes d’incongruence ?

    18 commentaires

    1. Bonjour Greg,

      Le regard ! Le regard trahit souvent les gens que tu appelles incongruents.

      Ce qui est remarquable, c’est que lorsque le non-verbal et para-verbal sont en accord avec les mots, ils les renforcent.

      C’est, en effet, la discordance, si j’ose dire, entre l’attitude et les mots qui focalise l’attention sur le non-verbal.

      Remarquable démonstration Greg.

      Chapeau l’artiste

      Jean Paul

      • Bonjour Cher Jean-Paul !

        Oui, excellent ! Le regard effectivement ! Il aurait mérité de figurer dans la liste tellement il est important !

        C’est un joli mot aussi, la « discordance » : merci à toi de l’avoir utilisé !

        Enfin, merci pour ton compliment : cela fait plaisir 😉

        Belle journée

        Greg

    2. « Il dit non avec la tête
      mais il dit oui avec le coeur
      il dit oui à ce qu’il aime
      il dit non au professeur »

      C’est un extrait du poème « Le cancre » de Prévert. Je trouve que ça illustre bien cette histoire d’incongruence.

      Il y a effectivement beaucoup de signes qui permettent de détecter des incongruences, comme quelqu’un qui vous dit « bienvenu » en faisant une grimace, ou « je vous écoute » tout en faisant autre chose.

      Il est très utile aussi de pister ses propres incongruences, car ça nous renseigne sur ce que l’on veut (vraiment).;-)

      Merci pour cet article.

      A bientôt.

      Samuel

      • Salut Sam !

        Bien content de te revoir par ici, je commençais à m’inquiéter de ne plus te voir 😉

        D’autant que je ne t’apercevais plus non plus sur ton blog.

        Merci pour ce bel extrait de Prévert, qui est effectivement très à propos !

        A tout vite

        Grégory

    3. Je suis de retour !
      J’ai passé quelques jours en Espagne, et j’avais débranché tous les moyens de connexion artificiels. Quelque fois, ça fait du bien 😉

      A bientôt !

    4. Salut Grégory, excellent article !

      J’étais de ceux qui pensaient que le langage du corps faisait TOUT.

      Jusqu’à ce que je sois formé à l’analyse de déclaration (méthode de détection de mensonge basée sur les mots justement)

      Et là j’ai pris une claque, car c’est beaucoup plus précis et efficace que je ne le pensais

      • Coucou Jean-Yves,

        Merci pour tes compliments 😉

        Tu suscites mon intérêt avec l’analyse de déclaration.

        Tu pourrais nous en dire plus ? Si tu as du temps, un p’tit article invité pourquoi pas 😉

    5. Bonjour Greg,

      Alors là je suis totalement d’accord avec toi.

      C’est effectivement une étude que nous reprenons beaucoup (et il m’arrive aussi de la citer en prenant beaucoup de gants et uniquement pour montrer l’importance du para verbal et du non verbal et certainement pas pour nier l’impact du discours, comme j’ai pu l’entendre parfois).
      On en revient encore aux dérives de la vulgarisation (ce dont tu nous avais parlé avec la méthode Coué), et de la phrase sortie de son contexte.
      Et le pire du pire, c’est que vulgarisé à l’extrême, il m’est même arrivé de lire que : « finalement ce que vous dites a moins d’importance que la façon dont vous le dites ».. ben voyons.
      (Moi à choisir je préfère quelqu’un qui se positionne mal et place mal sa voix mais dit des choses intelligentes que quelqu’un qui dit bêtises sur bêtises avec un aplomb terrible… mais pas sure que le deuxième n’aie pas plus de succès aux yeux des béotiens… enfin le mieux , c’est quand même un discours intelligent et l’attitude qui va avec 😉 ).

      Alors pour le petit exemple d’incongruence :
      Demander une hausse de salaire en ayant la tête baissée, les épaules rentrées et les mains constamment occupées à chiffonner sa veste (= je ne suis pas sûr de le mériter, je n’en veux pas vraiment, je n’y ai pas droit )…
      Il est bon mon exemple ?

      En tout cas félicitations pour cet article qui est à la fois clair et simple tout en n’étant pas réducteur.

      Bonne soirée Doc

      • Coucou Claire,

        Merci pour tes félicitations, ça fait plaisir !

        Tu as raison, je crois qu’avec une belle posture, une voix bien posée et des propos un brin fondés et pertinents, on tient le grand chelem, on est au top ;-).

        Parfait ton exemple d’incongruence, absolument parfait ! Je le note pour le ressortir.

        Belle soirée à toi également

      • Bonjour,

        « Demander une hausse de salaire en ayant la tête baissée, les épaules rentrées et les mains constamment occupées à chiffonner sa veste (= je ne suis pas sûr de le mériter, je n’en veux pas vraiment, je n’y ai pas droit )… »

        Beaucoup de gens font cela, ils veulent une augmentation, ils la méritent car ils ont travaillé dur, mais inconsciemment ils sabotent leur possibilité d’être augmenté, en ayant un comportement comme s’ils ne méritaient pas d’augmentation.

    6. Bonjour Greg,

      Ton article est très intéressant et très instructif.

    7. BK

      Hello Greg,

      Pour beaucoup de psy, notamment issus de l’école de Palo Alto, l’incongruence des parents dans leur relation avec leurs enfants serait la cause N° 1 des névroses et psychoses.

      Ce n’est donc pas seulement une mauvaise stratégie de communication. C’est presque un crime !

      Bernard

      • Coucou Bernard,

        Oui, tu as raison de souligner le rôle des parents et leurs attitudes, qui sont tellement déterminants pour l’épanouissement de l’enfant.

        Après, on rentre ici dans toute la problématique, très fréquente en psycho-généalogie, de la « culpabilité » ou non des parents.

        Cela me donne une idée d’article tiens ! merci !

        • BK

          Ah ben, responsables… mais pas coupables !

    8. La congruence est également un terme mathématique !

      Déja je pense qu’il est important d’être cohérent à la fois dans ses actes et également dans les propos qu’on tient. Ceci dit je pense que ce principe est évident pour à peu près tout le monde, on peut citer par exemple les mères qui savent instinctivement si leur enfant ment…

    9. Tes articles sont toujours très intéressants. Tout parle de nous.

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