Ce que mon week-end d’escalade peut vous apprendre sur votre vie

  • Très tôt ce matin, je suis revenu de quelques jours passés en falaise.

    Je fais un peu d’escalade : disons plutôt que je débute tranquillement.

    Ma douce elle, est forte. Très forte même :-)

    Ce sport est intéressant car il permet de se dépasser.

    Mais surtout, il nous place dans des situations inhabituelles qui viennent stresser nos cerveaux reptiliens et limbiques : être pendu à 1 corde près d’un rocher à 20 mètres de haut est plutôt contre-intuitif.

    Au passage, on s’aperçoit dans ce genre de situation que le mental est bien faible pour essayer de calmer des angoisses primaires comme la peur du vide.

    Même si j’ai fait un peu de parachutisme dans ma vie, l’escalade reste impressionnante du fait de la proximité du sol et du rocher.

    escalade et développement personnel

    Laquelle de ces deux façons de grimper utiliseriez-vous ?

    Il existe deux manières de grimper : en moulinette ou en tête.

    En moulinette, la corde attachée à votre baudrier a déjà été passée dans un maillon tout en haut de la voie.

    Vous avez donc toujours une corde au-dessus de vous. Si vous tombez, vous êtes tout de suite retenu.

    En tête en revanche, c’est le grimpeur qui passe au fur et à mesure sa corde dans des points qui sont le long de la voie.

    Cette méthode est plus impressionnante car si l’on tombe, on tombe jusqu’au dernier point où on a passé la corde. Parfois, celui-ci est 2 ou 3 mètres plus bas…

    On prend alors un « vol » d’environ 5 ou 6 mètres du fait de l’élasticité de la corde.

     Les deux enseignements de l’escalade pour optimiser votre vie

    Voici deux choses que j’ai retenues lorsque je combats dans une voie en tête.

    1er enseignement : Regarder vers l’avenir peut vous paralyser

    Au début, lorsque je venais de cliper un point (c’est-à-dire de passer la corde dans un point), j’avais souvent tendance à regarder où était le point suivant. Pour savoir s’il était loin.

    Et si c’était le cas, évidemment, j’avais beaucoup moins envie de continuer à avancer…

    Je focalisais mon attention sur le point à venir (ou avenir :-) ).

    Au lieu de me concentrer sur les petits mouvements que je devais faire maintenant.

    Il en va de même dans la vie.

    Une fois que vos objectifs sont clairement définis, alors ça ne sert à rien de regarder constamment vers l’avenir pour savoir s’ils sont encore loins.

    En grimpant, j’ai remarqué que si je me concentrais uniquement sur la prochaine prise où j’allais placer ma main droite, puis la prochaine prise où j’allais placer mes pieds, alors j’avançais beaucoup plus en confiance.

    Petit à petit, et tranquillement.

    Préoccupez-vous donc plutôt des petites actions quotidiennes que vous pouvez faire ici et maintenant. Dans le moment présent.

    Si votre objectif est défini, ne vous posez plus question : vous êtes encordés, vous êtes sur votre voie.

    Votre seul job est donc tout simplement de continuer à avancer, un pas après l’autre.

    Voici le 2ème enseignement.

    2ème enseignement : 3 cm font toute la différence

    J’ai souvent tendance, lorsque je suis collé contre le rocher dans une voie, à vouloir faire des trops grands pas avec mes pieds.

    Prenez par exemple un tabouret de bar.

    Vous voyez à quoi cela ressemble ?

    Bien.

    Imaginez-vous maintenant un pied au sol et mettez l’autre pied sur le tabouret de bar.

    Dans cette position, poussez sur votre jambe qui est sur le tabouret pour essayer de vous mettre debout sur cette jambe.

    Pas facile hein ?

    C’est ce genre de trucs que je tente parfois mais qui est totalement inefficace…

    C’est comme essayer de monter directement sur le dernier barreau d’une échelle : ça ne marche pas.

    Alors qu’à l’inverse, en prenant un à un les barreaux… rien à voir en terme d’économise d’énergie. Et d’efficacité.

    À un moment donné, j’ai tenté, en levant ma main, d’atteindre un point pour cliper ma corde.

    Rien à faire. Il me manquait quelques centimètres. Et j’étais de plus en plus inconfortable… J’allais lâcher.

    Quelqu’un en bas m’a alors dit de déplacer mon pied droit sur une petite prise qui était 3 cm au-dessus.

    J’ai réussi à le faire, et à mon étonnement, j’ai pu facilement passer ma corde.

    Cela m’a beaucoup impressionné : je ne pensais pas qu’en montant simplement de 3 petits cm mon pied je pourrais cliper cette corde.

    Ceci m’a fait penser que dans la vie, parfois, il suffit de 3 cm de plus pour que les choses deviennent claires et faciles.

    Trois petits cm pour votre mettre en sécurité. Et garder votre confiance.

    Quels sont vos 3 cm à vous ?

    Un coup de fil de plus ? Un exercice de plus ? Un entretien en plus ? Un euro en plus ?

    Bien souvent, faire une chose un tout petit peu plus vous permet de décrocher ce que vous attendiez.

    Ainsi, lorsque vous êtes dans votre voie à vous, et que vous n’arrivez pas encore à atteindre votre objectif, demandez-vous si vous ne pouvez pas monter un pied de 3 cm en plus.

    Vous verrez, vous pourrez ensuite très certainement toucher du doigt votre destination.

    Voyez-vous d’autres parallèles à faire entre l’escalade et la vie ?

    9 commentaires

    1. J’aime les analogies. Suis contente que tu sois revenu. Oui, un petit parallèle.

      Regarder en bas :
      ok pour vous rendre compte de tout le chemin parcouru et vous en féliciter.

      Pas ok si vous avez peur de tomber d’une telle hauteur.
      Qu’est-ce que je veux dire?
      Quand on a atteint une certaine notoriété, une certaine sympathie auprès des lecteurs, un rythme de parution, un niveau de qualité… c’est très impressionnant de se dire qu’on pourrait tout perdre.

      Cela nous oblige à faire parfois des efforts inhumains pour continuer sur la lancée du début, simplement pour nous maintenir sur place. Nous perdons notre énergie en peurs inutiles.

      A moins de faire de l’escalade libre (je ne sais pas comment ça s’appelle), souvenez-vous que vous êtes attaché, que vous ne tomberez que de quelques mètres et qu’à part un bon coup dans votre orgueil, il suffira de vous y remettre. … ou de redescendre…

      Belle journée

    2. Bonjour

      J’ai fait beaucoup d’escalade quand j’étais étudiant mais je n’avais jamais pensé à ces analogies.

      Et maintenant j’en vois même d’autres : les dégaines qui peuvent représenter des objectifs intermédiaires d’un gros projet.

      Un de mes amis était presque incapable de monter en tête. Il était à l’aise jusqu’à ce qu’il dépasse la dégaine, au dessus, la peur du vol le bloquait. Encore une analogie avec la peur de s’engager dans l’aventure ou entrepreneuriat.

      • Salut Jérôme,

        Effectivement, belles analogies que tu fais là !

        Les dégaines montrent les étapes du chemin que l’on se fixe, avec au final l’atteinte de nos objectifs.

        Une voie constitue finalement une succession de petits pas, comme dans la vie.

        Tu grimpais de quel côté ?

    3. J’aurais bien aimé lire le tire suivant  » Ce que mon week-end d’escalade peut vous apprendre sur MA vie  » :-)

    4. Bonjour,

      Merci beaucoup pour cet article. Je trouve que les metaphores que vous avez faits sont très intéressants et très utiles.

      On apprend beaucoup pratiquant un sport comme l’escalade, je pense que le sport, en général, nous aide à être constant dans notre développement personnel.

      • Bonjour M-C,

        Merci à toi pour ce commentaire.

        Je suis d’accord avec toi, le sport d’une façon général, est un domaine formidable pour la croissance personnelle, car beaucoup de choses psychologiques s’y joue !

    5. Bonjour Greg,

      Effectivement le sport est un excellent moyen pour se défouler. D’ailleurs je viens de terminer un footing d’une heure sur les hauteurs de Nice.
      Je n’ai jamais tenté l’escalade. Par contre j’adore la via-ferra. Au début cela n’est pas évident, se balader sur un fil entre deux falaises avec plus de 100 mètres de vide demande est un véritable défi. Mais ensuite, ce n’est plus que du bonheur!
      Mon prochain défi est la marche sur le feu avec Anthony Robbins

      • Salut Gilbert,

        Excellent ça de faire un footing au dessus de Nice : le paysage doit être splendide !

        Je te comprends pour la Via Ferrata :ça perturbe les habitudes au départ, mais ça exige un dépassement de soi et un contrôle.

        J’ai hâte que tu remplisses ton prochain défi, tu pourras venir nous en parler comme ça ! Tu vas à Londres en 2013 ? Tu as déjà pu t’organiser ?

    6. berber

      Salut Greg!
      interessant article encore une fois…
      Une autre analogie peut être: tu repères la voie d’en bas, au calme, avec du recul….tu visualises bien les prises possibles ,les passages +/- difficiles. Et puis parfois, le nez collé contre la paroi, les muscles fatigués, tu ne te souviens plus de l’enchainement, ca commence a devenir franchement inconfortable,et….heureusement que qqun en bas peut te signaler une prise que tu ne voyais plus! ou alors tu reviens sur une position plus stable et observe de nouveau le relief, et trouve enfin le moyen pour continuer a avancer! kess t en dis?

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