Cette chose peu constructive que vous faites peut-être avec vos enfants

  • Hier, il faisait grand ciel bleu sur Aix-en-Provence.

    Le soleil brillait de tout son éclat et j’avais envie de faire une petite balade pour profiter de ces doux rayons en habits d’hiver dans le Sud : T-shirt et pull quoi :-)

    Près de chez moi il y a un stade où je vais souvent courir.

    En marchant par là-bas, je me suis approché du complexe et j’ai vu un tas de voiture et de gens affairés autour des terrains.

    Intrigué, je suis rentré. Voyant plein de monde, j’ai constaté qu’il y avait des matchs de foot pour enfants.

    Me promenant toujours un livre dans la poche, je me suis dit : voilà un super endroit où me poser pour lire au soleil et regarder les matchs.

    J’avais prévu d’y rester 1 heure. Au bout de 25 minutes, je suis parti.

    Je vais vous expliquer pourquoi, et je vous poserai ensuite quelques questions sur votre vie.

     

    match de foot

    Une histoire de foot du dimanche

     

    Je vois que j’ai énormément progressé car avant, les scènes auxquelles j’ai assistées auraient remué des choses chez moi : elles auraient provoqué de la colère, de l’incompréhension, de la critique.

    Là, j’ai juste observé, en étant détaché. Sans être impliqué, ni chercher au fond de moi à changer les gens. Puis, décidant que je n’étais pas non plus obligé de rester en ce genre de compagnie, je suis parti.

    Alors, quelles ont été ces épisodes « amusants » ?

    Imaginez la scène

    Les parents observent leur progéniture. Les pères surtout.

    Debout, tout près des limites du terrain, ils sont derrière les grillages qu’une main agrippe nerveusement pendant que l’autre tient une cigarette. Ils fument clope sur clope.

    Et constamment, toutes les 25 secondes, chacun s’improvise entraineur de foot :

    « Allez les verts bougez votre cul là ! », « Mais bordel ça sert à rien ça !», « Sortez les rouges, sortez ! », « Mais noooonn !!! », « Rah putain mais c’est pas vrai !»,« Donne ton ballon là», « Mais jouez putain ! », « Vous allez construire merde ! », «Faut pas le perdre ce ballon !!! »

    A chaque fois bien sûr, en claquant leurs mains contre leur cuisse dans des attitudes d’agacement ou en faisant de grands gestes de dédain.

    Vous imaginez l’ambiance d’harmonie et d’amour qui régnait… C’était incroyable. Simplement incroyable.

    Les pères étaient 10 fois plus stressés que leurs petits gars.

    A un moment donné, j’ai même cru que certains allaient rentrer sur le terrain et tout péter.

    Tous étaient complètement à fond. On aurait dit qu’ils jouaient leur vie. Que ce petit match du dimanche, du club d’Aix-en-Provence contre le petit club de Luynes était une finale de coupe du Monde avec à la clé, la gloire éternelle de Dieu lui-même envers eux et leurs fils plus 10 millions d’euros à la clé…

    Je sais bien qu’à Aix on est à côté de Marseille mais quand même…

    Le plus amusant, c’est que tous qu’ils étaient occupés à gueuler, très peu d’entre eux, si on les avait mis sur le terrain, auraient été capables de courir 3 minutes comme le faisaient leurs enfants…

    Ce qui m’a poussé à partir, ce sont donc toutes ces mauvaises énergies condensées au même endroit : chez les spectateurs.

    Sans doute que tout le public n’était pas comme ça. Je me suis dit que mon inconscient m’avait fait m’asseoir ici pour vivre cela. Et c’était génial.

    Je ne sais pas si vous avez déjà vécu ça : vous voyez les autres s’énerver, gueuler et s’exciter et plus ils s’échauffent, plus vous êtes calme intérieurement. Et détaché.

    C’est très agréable comme sensation : on est centré et les choses ne nous atteignent pas. Et on va même rechercher l’intention positive qui poussent des pères à agir comme cela.

    Quel rapport avec vous allez-vous me demander ?

    Et vous dans tout ça ?

    Avez-vous des projets pour vos enfants ?

    Leur imposez-vous ce que vous n’avez pas pu réaliser ? Portez-vous des ambitions pour eux dont eux-mêmes, peut-être, ne veulent pas ?

    Cherchez-vous absolument à en faire des champions ? Des vrais champions ? Cherchez-vous votre épanouissement et votre accomplissement à travers ce qu’eux vont réaliser ?

    Ou les laissez-vous s’épanouir à leur rythme en leur apportant une sécurité intérieure ? En développant chez eux une confiance et un cadre bienveillant ? Et en les rassurant à chaque étape ?

     

    14 commentaires

    1. Stéphanie

      Bonjour Greg,

      No comment ! J’adore.

      Avec mes filles, je pense être heureusement plus dans l’accompagnement que dans le coaching directif.
      Le management par la « terreur » ne fonctionne pas mieux avec les adultes il me semble. Dans la durée, difficile de trouver une motivation profonde à exceller et se surpasser, si nos actions sont nourries de peur plutôt que d’envie.

      A bientôt.

      • Salut Steph !

        C’est chouette ça d’être dans l’accompagnement !
        D’autant que tu connais plein de techniques maintenant pour être une super Coach toute douce :)

        Tu as tellement raison, on va tellement plus facilement puiser dans nos ressources lorsqu’on se sent pris en considération et soutenu plutôt que contraints et soumis !

        A tout bientôt oui,

        Grégory

    2. Salut Greg,

      Très sympa cet article !
      Et très belle analyse…

      En tant que père, je me remémore souvent que :

      « Nous ne donnons pas la vie à nos enfants…
      Nous donnons nos enfants à la vie ! »

      A se souvenir de temps en temps…

      Amicalement.

      Sam

      • Salut Sam !

        Encore une de tes belles citations dont tu as le secret, merci !

        Amicalement,

        Grégory

    3. Salut Greg,
      Ah, les parents autour du stade… que du bonheur! 😉

      D’ailleurs, ce genre de comportement est l’une des raisons pour lesquelles nous avons incité nos garçons à faire du judo plutôt que du foot. Les valeurs qui y sont enseignées, sont plus proches des nôtres (même si certains parents se comportent de manière tout aussi dingue parfois, autour du dojo).

      On dit qu’on élève ses enfants. Moi, je pense que ce sont eux qui nous élèvent au fil de leur maturation. Ils nous font sans cesse évoluer et revoir, repenser nos certitudes.

      Comme le jardinier qui chérit ses roses et les couvre d’attention pour les rendre belles et fortes, nous devons accompagner avec bienveillance nos enfants et les assurer de notre soutien, sans jamais les forcer.
      Cela n’est pas toujours facile, mais c’est un vrai bonheur que de les voir s’épanouir et s’ouvrir à la vie confiants.

      Ah la relation enfants-parents, sûrement l’une des plus belles expériences à connaître…
      Merci Greg de ce bel article.

      • Coucou Sylvie,

        Quelle belle image que celle du jardinier et de ses roses :-)

        Et c’est vraiment excellent de dire que ce sont les enfants qui élèvent leurs parents.
        Je suis sûr que beaucoup auraient à y gagner d’adopter cette philosophie. Ca ferait moins de « coaching directif » comme le dit Stéphanie !

        C’est une bonne technique de les inciter à pratiquer un sport plus conforme aux valeurs que tu entends leur inculquer. Après, à eux de voir si ça les botte.

        A très bientôt j’espère chère Sylvie !

        Grégory

    4. Bonsoir Grég,
      oui, j’ai hanté les terrains de foot pour mon fils et ton article est effectivement fidèle à la réalité! Ce sont les adultes qui pourrissent l’esprit du match et, pire parfois,celui des jeunes joueurs…
      On n’a pas des enfants pour soi; nous sommes là pour les guider sur le chemin de leur vie.
      Mais, comme l’on dit, être parent est sûrement l’un des plus durs « métiers » du monde :-)
      Belle soirée à tous.

      • Coucou Emmanuelle,

        Effectivement, toute la subtilité comme tu dis consiste à guider les enfants ou nos amis sans projeter sur eux nos propres besoins ou désirs… Vaste programme 😀

    5. Bonjour Greg,

      je connais bien ce genre d’ambiance puisque mon fils fait du foot depuis une dizaine d’années.
      Au début je trouvais ça très déconcertant mais le pire, c’est que parfois je me laisse embarquer par cette ambiance négative et que je me mets en colère.
      C’est plus difficile de rester zen quand son enfant se trouve dans le tableau…

      A bientôt

      Nadia

      • Salut Nadia,

        Oui je comprends tout à fait, quand nous sommes nous-mêmes impliqués, c’est souvent une autre histoire ! 😉

        D’où l’importance de savoir prendre facilement du recul, ou de se dire au préalable que quoiqu’il arrive, je resterai Zen : après tout ça n’est qu’un jeu, un simple un jeu.
        Et l’important est que les jeunes y prennent du plaisir.

        A bientôt !

        Grégory

    6. Christian

      Bonjour

      Très bonne vision de la réalité du monde du foot pour les enfants , une véritable honte , j’ai entendu une fois en accompagnant pour la dern!ère fois mon fils : » Casse lui la jambe . » Depuis j’ai encouragé mon héritier à pratiquer le vélo et l’athlétisme .
      Au plaisir .

      Christian

      • Bonjour Christian,

        « Casse-lui la jambe »… Là, ça allait vraiment très loin !

        C’est vrai que c’est un sport qui suscite tellement l’adhésion et l’enthousiasme dans le public que bon… certains se laissent un peu trop prendre au jeu !

        Merci pour ce témoignage.

        Bien amicalement,

        Grégory

    7. Mes fils ont maintenant 22 et 23 ans, je les ai soutenu dans leurs projets mais rien n’a été imposé. L’esprit de compétition était complètement absent de l’éducation que mon conjoint et moi leur avons donné.
      Nous ne leur avons même pas appris à être « polis » comme des petits singes, à la place nous discutions de la manière de manifester aux autres notre appréciation. Et si des personnes sortaient de leur cadre de confort, ils faisaient ce qu’ils voulaient.
      Qui ils sont? Deux créatifs, l’ainé termine son bachelor en design prochainement. je suis fière de leurs choix et de leur vie et je continue à les encourager à être eux-même.

      • Bonjour Emélie,

        Bravo à toi pour cet esprit d’éducation !
        Il n’est pas toujours évident de sortir des sentiers battus dans ce domaine.

        Je vois que la responsabilisation a été importante : leur apprendre à penser par eux-même, à avoir un sens critique. Voilà les choses les plus importantes à inculquer !
        Afin qu’ils trouvent leur identité, leur propre eux-mêmes.

        Bien amicalement,

        Grégory

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