Saviez-vous que Winnie l’ourson était un maître du Tao ?

  • Dans l’exTrait de génie du jour, j’ai choisi de vous parler de Winnie l’Ourson, dit Winnie the Pooh.

    Winnie est en effet le héros d’un excellent livre sur le Tao : Le Tao de Pooh de Benjamin Hoff.

    Ce livre m’avait été offert par un israélien que j’avais rencontré au Burkina Faso puis ensuite hébergé plusieurs mois dans la grande colocation où je vivais mes belles années d’étudiant à Montpellier.

    Il semble difficile à trouver ces temps-ci (le livre pas l’Israélien, quoique…) et j’espère sincèrement qu’il fera l’objet de nouveaux tirages.

    Il aborde en toute simplicité la philosophie profonde du Tao, ce véritable art de vivre chinois. Il fait interagir le narrateur avec les personnages de  Porcinet, Tigrou, Bourriquet, Coco Lapin, bref, toute la fine équipe. Vous vous souvenez ?

     

     

    Voici l’extrait de génie du jour

    « Ceux qui agissent en suivant la Voie de Pooh voient des choses comme celle-ci leur arriver tout le temps. C’est difficile à expliquer, sinon par des exemples, mais c’est ainsi. 

    Les choses surviennent simplement au bon moment, dans le bon sens. Du moins lorsqu’on les laisse opérer, lorsqu’on agit en accord avec les circonstances au lieu de proclamer, « Ca n’est pas censé se produire cette manière », et d’essayer de les faire se produire autrement. 

    Si vous respectez l’ordre et la nature des choses, celles-ci suivront alors la voie qui est la leur, qu’importe ce que vous pourrez en penser sur le moment. 

    Plus tard, vous vous direz : « Oh, maintenant je comprends. Il fallait que ça arrive pour que ceci se produise, et que ceci se produise pour que cela se réalise… »

    Vous vous rendrez compte alors que, même si vous aviez tout arrangé pour que cela marche à la perfection, vous n’auriez pas pu faire mieux, et si vous aviez réellement entrepris d’intervenir, tout aurait pu tourner de travers.

    (…)

    En agissant avec Wu wei, vous vous laissez porter par les circonstances et suivez votre intuition. 

    « Ce n’est pas le meilleur moment pour accomplir ceci. Je ferais mieux d’aller dans cette direction. » Lorsque vous agissez ainsi, les gens s’imaginent que vous avez une sorte de sixième sens.

    Mais en réalité, ça n’est qu’être sensible aux circonstances. Être simplement naturel. Ce n’est étrange que pour celui qui ne sait pas écouter sa nature. 

    Un des aspects les plus pratiques de cette sensibilité aux circonstances est de ne pas avoir besoin de prendre autant de décisions difficiles. Au contraire, on les laisse se former toutes seules. 

     (…)

    L’approche Wu wei appliquée à la solution de conflits est parfaitement illustrée par la pratique de l’art martial taoïste, le T’ai-Chi Ch’uan, dont l’idée de base est de contrer son adversaire, soit en lui renvoyant son énergie, soit en la faisant dévier, en sorte de l’affaiblir, le déséquilibrer, et de lui faire perdre sa position de combat.

    Jamais on ne s’oppose à la force par la force ; on en vient à bout, au contraire, en cédant.

    (…)

    On peut comprendre le principe de Wu wei sous-jacent au T’ai Chi Ch’uan en imaginant un bouchon de liège flottant à la surface de l’eau et sur lequel on taperait. Plus on tape fort, plus il s’enfonce ; plus il s’enfonce, plus il remonte vite. 

    Sans dépenser aucune énergie, le bouchon vient aisément à bout de tous nos efforts. De même, Wu wei vainc la force en neutralisant son pouvoir plutôt qu’en ajoutant au conflit. En suivant d’autres approches, vous combattriez le feu avec le feu, mais avec Wu wei vous combattez le feu avec de l’eau »

    Qui d’entre vous connait le T’ai Chi ? Qui le pratique ?

    4 commentaires

    1. Salut Grégory

      l’extrait
      « Oh, maintenant je comprends. Il fallait que ça arrive pour que ceci se produisent, et que ceci se produise pour que cela se réalise… »

      me fait penser au discours de Steve Jobs (Stanford 2005) quand il parle de relier les points a posteriori et d’avoir le courage de suivre son cœur et son intuition.

      Je ne connais pas le Tai chi mais je pense en appliquer le principe. J’ai remarqué qu’il est plus facile de céder à un mouvement/force, de l’accompagner, de l’accepter plutôt que de s’y opposer :
      – quand la force est physique (douleur musculaire, viscérale). Plutôt que de se crisper/faire opposition (ce qui accentue la douleur), il vaut mieux l’intégrer, l’absorber en essayant au contraire de ressentir la douleur (je sais pas si c’est clair :-))
      – quand la force est psychologique (pensée, situation qui énerve). Plutôt que de s’y opposer, il vaut mieux essayer de comprendre (pourquoi cela s’est produit, pourquoi cela me fait tant d’effet) et de l’accepter

      • Salut Julien,

        Merci à toi pour ce témoignage.

        Je n’avais pas fait le rapprochement avec Steve Jobs, c’est effectivement très intéressant !

        Je suis d’accord avec toi pour la douleur physique : ce que tu décris, je le fais pour le froid. Quand il fait froid, on a tendance à se contracter, à se replier sur soi.

        Le fait de se détendre, de respirer et de « lâcher-prise » rend la situation plus facile.

        Un jour, un de mes mentors me dit cette phrase qui m’a marqué : quand on combat une partie sombre en nous, on la renforce. Il faut à l’inverse accepter et s’y plonger pleinement pour lui apporter de la lumière.

        Ceci est aussi valable pour ce que tu dit de la force psychologique !

        Un très beau w-end à toi !

        Bien amicalement,

        Grégory

    2. Oui, bonjour Gregory

      je suis tout à fait d’accord. On pourrait comparer cela à suivre ses intuitions émotionnelles et kinesthésiques.

      J’ai souvent remarqué que je ressentais dans mon corps (sensation kinesthésique) si cela allait aller ou pas. Si j’étais dans le flux ou non.

      Mais il faut que cela soit inné, sincère et pas forcé pas comme si on interrogeait une voyante et sa boule de cristal :-)

      j’ai malheureusement souvent nié ces sensations et j’en ai souvent payé le prix fort par des déceptions ou des échecs.

      Maintenant je leur fais davantage confiance.
      Je sais que c’est un atout supplémentaire lors des prises de décisions importantes ou lors de rencontres.
      (ne dit on pas que l’on « sent » ou non une personne ?)

      dans tout évènement il peut y avoir du positif né du négatif apparent. Il ne faut pas forcément chercher à obtenir une satisfaction immédiate. Des trésors sont cachés derrière des apparents-échecs.

      Cela m’offre plus de confiance en moi
      Je me fie davantage à mon instinct-sixième sens – sans en être esclave bien sur.

      Ce qui fait qu’en écoutant davantage mon for intérieur, je m’en porte de mieux en mieux…

      • Salut Isabelle,

        Je partage tout à fait ce que tu nous livres.

        Il convient d’apprendre à s’écouter plus attentivement car il arrive toujours des choses moins « fun » lorsqu’on néglige notre voix (voie ?) intérieure.

        Pour lui faire plus confiance, il est vrai qu’il faut apprendre à la reconnaître, parmi le flux constant de notre mental.

        Comme tu dis, il existe plein d’expression qui montrent qu’on fonctionne comme cela : je le sens pas, je laisse parler mon coeur, je le sens dans mes tripes, etc.

        Et oui, derrière chaque évènement se cache un cadeau caché ! A nous de le découvrir !

        Vis un beau w-end !

        Bien amicalement,

        Grégory

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