Voyez-vous des problèmes là où il n’y en a pas ?

  • Imaginer qu’une personne – disons un ami – vienne vous voir, et vous explique qu’il travaille beaucoup, 15 à 18 h par jour, qu’il n’a pas le temps de faire ce qu’il aime ni de profiter de sa famille.

    Qu’allez-vous faire ?

    analyse transactionnelle

    Voyez-vous des problèmes là où il n’y en a pas ?

    Pensez-vous que votre ami a un problème ?

    Bien souvent, on pense que les gens ont des problèmes. Alors que ça n’est pas forcément le cas.

    Tant que votre ami ne vous a pas dit qu’il aimerait fonctionner autrement, il n’y a pas de problème.

    Tant que votre ami ne vous a pas dit qu’il souhaiterait changer cette situation pour aller vers quelque chose d’autre, il n’y a pas de problème.

    Le problème n’apparaît qu’en même temps qu’apparait un écart entre la situation actuelle et la situation dans laquelle la personne voudrait être.

    Le problème n’existe qu’à partir du moment où une distance entre le présent et une situation souhaitée existe.

    Car très souvent, les gens vous expliquent leur situation, et c’est tout. Ils y sont très bien. Ils n’ont pas nécessairement envie de changer cela.

    Soit parce qu’ils sont convaincus que « de toute façon c’est comme cela », soit parce qu’au final, ils sont OK avec la situation qu’ils vivent (même si elle est désagréable).

    Pensez-y : lorsque vous écoutez une personne, tant qu’il n’y a pas de demande de sa part pour changer quelque chose alors, il n’y a pas de problème.

    Même si pour vous cette situation serait intolérable. Et même que vous savez que cette personne pourrait facilement faire autrement.

    Si de vous-même vous décidez de faire changer la personne, alors… vous devenez un « sauveteur ». Vous rentrez dans un jeu psychologique (cf l’analyse transactionnelle).

    Et là, attention aux retours de bâtons.

    10 commentaires

    1. Bonjour Grégory,
      Bien vu !
      Ne pas tomber dans le piège du « sauveteur », c’est toute la difficulté quand on a en face une personne qui cherche à nous y emmener avec sa position de « victime ».

      Mais en prenant bien conscience de cela, on arrive peu à peu à rester à sa place.

      Je le dis souvent aussi de cette façon : on ne peut pas aider quelqu’un qui ne demande pas d’aide.

      Benoît

      • Salut Benoît,

        Oui, exactement, les positions de Victime, sauveteur et Persécuteur ne sont jamais bien loin dans nos relations !

        C’est vrai qu’en prendre conscience aide beaucoup, surtout dans les métiers d’accompagnement.

        Bien amicalement,

        Grégory

    2. Bonsoir,
      très juste!
      C’est sûrement pour cette raison qu’il y a tant de gens qui se plaignent et infiniment peu, finalement, qui se prennent en charge pour véritablement changer quelque chose à leur vie…
      Il est nettement plus facile de se plaindre que de prendre des risques, perdre les repères d’une routine bien installée… ce qui peut se comprendre aussi.
      Emmanuelle

      • Salut Emmanuelle,

        C’est vrai que le cerveau humain a souvent tendance à aller vers ce qui consomme le moins d’énergie, donc la facilité, donc la routine !
        Et si on est enlisé dans des schémas où l’on se plaint constamment… Cela va devenir effrayant de s’en extirper.

        Mais c’est cela qui nous permettra de continuer à grandir !

        Grégory

    3. Bonjour Grégory,

      « Le problème n’apparaît qu’en même temps qu’apparait un écart entre la situation actuelle et la situation dans laquelle la personne voudrait être. »

      Pas nécessairement car on peut retourner la situation, la recadrer mentalement et transformer ce problème en défi à relever vers un objectif à atteindre

      François

      • Bonjour François,

        Merci pour ton commentaire.

        De mon point de vue, à partir du moment où tu décides de « retourner » la situation, et de faire un recadrage, c’est qu’un besoin ou une envie de changer cette situation est apparue. Et que donc, ce que j’appelle un « problème » est bien présent.

        Si aucune besoin de changer n’émerge, il n’est pas nécessaire de retourner la situation ou de la recadrer.

        Bien amicalement,

        Grégory

    4. Bonjour Greg,

      Cette personne est vraiment en position de victime, car en travaillant 15 à 18 heures par jour il manque de temps pour faire ce qu’il aime.
      Effectivement, il a un problème. C’est malheureusement le cas de nombreuses personnes actuellement. Des personnes qui malgré des conditions de travail déplorables n’essaient pas de chercher un autre emploi.

    5. Voir des problèmes où il y en a pas c’est des fois parce que les gens voient tous en négatif et aussi parce que les gens se posent trop de questions alors que le problème s’il y en a vraiment est est très simple.

      • Salut Tanned,

        C’est vrai, parfois les problèmes surgissent lorsqu’on complique les choses, alors que si on les gardait simples, les solutions viennent d’elles-mêmes !

    6. Pourtant, il serait si facile de résoudre le problème (au moins tant qu’il est récent). Il n’est pas héroïque de prendre l’autre à part pour lui expliquer qu’on a exagéré et qu’on n’avait pas l’intention de l’insulter ou de le blesser. Il est facile d’expliquer qu’on « en a mis » parce qu’on avait l’impression de ne pas être entendu. Il serait simple de corriger nos paroles excessives en les remplaçant par celles qui correspondent vraiment à notre point de vue. Après ces explications, il est facile d’exprimer nos regrets et de nous excuser d’avoir été blessant. Si cette mise au point est sincère et faite sans attendre trop longtemps, elle suffit généralement à effacer toute trace durable de notre « excès ». Il faut cependant que notre « erreur » ne se répète pas trop souvent, car l’autre finirait, avec raison, par croire que nos regrets ne sont pas vraiment sincères. S’il est trop difficile de faire cette rencontre rapidement, un message écrit peut être bien utile pour empêcher la situation de se détériorer. Une brève explication accompagnée d’excuses sincères peut renouer le dialogue et rendre plus facile une prochaine rencontre et la suite de la relation. Ces blessures par exagération sont aussi faciles à prévenir; il suffit de demeurer sensible à nous et attentif aux réactions de l’autre pendant la discussion. Il est facile et tellement plus efficace de faire la correction sur le champ, dès que nous constatons que nous commençons à tomber dans l’exagération. C’est notre sentiment de ne pas être entendu qui peut le mieux nous avertir du danger, mais il y a aussi les réactions de l’autre. Si nous sommes attentifs, nous verrons probablement dans sa mimique et sa posture les indices qui nous indiqueront que nous l’avons blessé. Une correction immédiate empêchera le problème de prendre de l’ampleur. Elle permettra souvent, en plus, de renouveler le dialogue et d’enrichir la relation.

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